Le projet Babel a pour ambition de réunir une série de projets (inter- et pluridisciplinaires) autour d’idées et de concepts proposés par la nouvelle La bibliothèque de Babel (1941) de l’auteur argentin Jorge Luis Borges. Cette fameuse nouvelle explore l’idée d’une bibliothèque totale, qui contiendrait dans l’immensité inconcevable de ses innombrables salles tous les ouvrages possibles, dans toutes les langues, y compris celles encore à inventer.
En prenant pour point d’ancrage La bibliothèque de Babel, et en examinant ses prolongements dans les textes d’Umberto Eco, de Puységur, de Derrida ou encore de Gombrowicz, je voudrais examiner les enjeux de cette surprenante et féconde association.
C’est à la faveur d’un simple mot présent dans le titre – « Babel » – que les imaginaires de la tour s’imposent au lecteur. La « Tour de Babel » qui, dans le mythe babylonien, illustre une image de déchéance, de chute, de multiplicité des langues. Cette multiplicité est considérée comme un phénomène extrêmement positif. Suscitant particulièrement mon intérêt, elle permet de créer du sens et de faire sens.
Les disciplines directement concernées sont évidemment la littérature et la philosophie. Des disciplines qui emploient le livre ; le livre comme support (physique et conceptuel) du savoir et des connaissances. Je m’intéresserai donc aux questions de traductions, de réécriture, d’étude de distances sémantiques…
Les projets exploitent la notion d’espace. La bibliothèque est un espace de pensée. C’est un espace conceptuel, un espace abstrait, mais c’est aussi un espace réel.