Voyelles fait référence au célèbre poéme éponyme d’Arthur Rimbaud écrit en 1870-1871. Celui-ci débute par un vers énigmatique dans lequel l’auteur associe les voyelles à des couleurs « A noir, E blanc, I rouge, U vert, O bleu : voyelles ». Prenant au pied de la lettre ses indications, Amélie Dubois a utilisé un logiciel informatique permettant de dénombrer les voyelles contenues dans plusieurs poèmes de son choix. Ces statistiques sont ensuite exploitées dans le logiciel Photoshop où elle introduit les pourcentages correspondant à chaque couleur. Amélie Dubois se sert avec acuité de l’application informatique comme d’une palette de peintre, elle y mélange ses pigments et travaille ses nuances. Il résulte de cette opération des monochromes de gris, avec des variations plus ou moins prononcés, qui montre les potentialités encore énormes offertes par le médium pictural pour l’artiste sachant se détourner d’une pratique conventionnelle.

voyelles, vue d’exposition